Cela faisait à peine 5 minutes que j'avais débarqué ici que je m'amusais déjà à reluquer les mecs qui se trouvaient dans ce bar. Après avoir vu que pas grand monde ne méritait mon attention, je me dirigeais vers le bar, m'installa sur une chaise et commanda une vodka sunrise. Je regardais le serveur pendant quelques secondes puis pris mon verre quand celui ci me le tendis. Je ne pris pas la peine de le remercier. Après tout, il était payé pour ça. Je fis tourner mon verre entre mes doigts, en bus une gorgée puis le reposa sur le comptoir. C'est à ce moment là, que je le vis. Un jeune homme brun, habillé de façon commune mais il fallait avouer qu'il était plutôt pas mal dans son genre. Il pourrait me servir de casse croûte, faute de mieux sous la main. Je le regardais approcher, sans lâcher son visage des yeux puis lui fit un sourire à damner un saint. Je ne savais pas si ça allait marcher mais qui ne tente rien n'à rien.

#P*tain ... Pas moyen de trouver cet imbécile !
Je parcourais le bar des yeux, cherchant a tout prix a mettre la main sur ce mec qui m'avait commandé un sachet de cocaïne. Mais il semblait être en retard. Je soupirais, quand je le vis enfin à un dizaine de mètres de moi. Je m'approchais de lui, quand je posais mon regard sur un fille qui me fit un ... putain de sourire. Je ne pus m'empêcher de faire mon éternel sourire ironique, remarquant que c'était pour me draguer, mais je n'étais pas d'humeur à avoir des relations sexuelles en ce moment. En fait, j'évitais le plus possible les plaisirs de la chair, étant bipolaire, je risquais gris a chaque fois que je restais trop longtemps avec une personne que je connaissais mal. Je décidais malgré tout de la faire enrager un peu, en faisant mine de m'approcher d'elle, pour qu'elle pense son approche réussie. Une fois à sa hauteur, j'ouvris la bouche voulant lui faire croire que j'allais dire quelque chose, mais à la place, je pris un gâteau apéritif sur le bar, et lui adressa un bref signe de tête.

-Salut !...

Suite à ces mots, je me retournais, et partis sans un mot de plus vers mon client. Je me retenais a grande peine de rire imaginant sa tête. J'arrivais finalement près du mec qui m'avait demandé la cocaïne, et lui refila directement le sachet, après qu'il m'ait donné l'argent. Je vérifié la somme d'argent qu'il m'avait donné, puis le laissa partir avec un haussement de sourcil. Je ne comprenais toujours pas pourquoi il m'avait donné rendez vous dans un bar aussi fréquenté mais n'en fis rien. J'allais m'asseoir sur un siège de la salle, commandant une Tequila.

Je continuais de sourire pensant le poisson ferrer. Plus il approchait et plus je le matais, le trouvant décidément quasiment parfait. Je n'avais pas pensé trouvé quelqu'un de valable en venant ici mais comme quoi tout pouvait arriver. Il arriva pratiquement à mes côtés mais plutôt que d'engager la conversation, il prit simplement un biscuit apéritif puis se tourna pour repartir après avoir lancé un simple salut, surement même pas destiné pour moi. Je sentis mon sang bouillir. Comment osait il me faire un coup pareil ? Personne ne pouvait se permettre de me faire un coup pareil et s'en sortir sans une petite vengeance de ma part.

Je le vis se diriger vers un type avec lequel il parla brièvement. Je les vis échanger quelque chose mais ça, perso, je m'en foutais royalement. Je le regardais ouvertement pendant que je finissais ma boisson. J'étudiais chacune de ses attitudes, cherchant un point faible que je finirais par trouver. Chaque personne avait ses secrets qu'il ne voulait pas voir dévoiler au grand jour. Je me retournais vers le bar et commanda un 2ème verre, toujours la même chose, voulant rester lucide, ce soir.

Le serveur m'apporta ma tequila, et je lui adressais un bref regard en guise de remerciement. J'étais en train de boire une gorgée de ma boisson, quand je sentis mon portable vibrer dans ma poche. Je soupirais, posant ma tequila assez brutalement sur la table, puis me leva pour répondre. Je regardais tout de même le numéro appelant avant de répondre, et reconnu celui de mon psy. Ouais, moi, personnellement, être suivit par un psy ne m'enchantait pas plus que ça, mais la loi américaine exigeait que toutes personnes atteintes d'une maladie mentale consultent un psy. Je décrochais, répondant d'une voix lasse. Je me mis a marcher tout en lui parlant sans m'en rendre compte. Je passais devant cette fille de tout à l'heure, ne la remarquant même pas. Je levais les yeux au ciel en entendant mon psy.

-Jeweld, vous savez, j'ai encore reçu des mauvais rapports vous concernant ! Vous savez pourtant qu'avec votre ... problème, vous ne pouvez pas vous permettre autant de sottises, au risque de vous faire remarquer ! Et vous savez ce que le gouvernement fait aux personnes ayant un problème mental et se faisant remarquer ...
-Mais relaxez vous ! Le gouvernement ne me fera rien ! C'est pas parce que je suis ... enfin que j'ai ... Bah, que je suis bipolaire, qu'il faut en faire tout en drame !

Je ne me rendais pas compte que j'avais dis ça devant cette fameuse fille, lui dévoilant ainsi sans le vouloir la chose qui me pesait sur le dos le plus au monde.

Je continuais d'essayer de rassurer mon psy pendant quelques minutes encore, puis raccrocha en soupirant. Je m'apprêtais à retourner à ma table, quand je vis la fille à qui j'avais foutu un beau vent se rapprocher de moi l'air de rien. Je n'en tins pas compte, pensant qu'elle voulait surement faire autre chose que me parler. Mais c'est alors qu'elle vint me murmurer a l'oreille l'air de rien, qu'elle allait dévoiler mon secret de bipolarité a tout le monde, me faisant comprendre que j'avais bien parlé un peu trop fort. Je me mordis la lèvre, ne devant décidément pas la laisser faire ça. Je pouvais être sûr que si ça venait à se savoir, au moins une personne ferait le lien entre moi et la personne "détraquée qui avait tuée sa mère par arme a feu". Et je ne voulais décidément pas ça. Le gouvernement américain ne pouvait rien me faire pour un crime que j'avais commit hors de leur frontière, mais ils pouvaient me renvoyer en Angleterre, pour que je finisse ma peine là bas. Ou dans le pire des cas, l'état Anglais leur donnerait l'autorisation de s'occuper de moi, et je savais déjà trop bien ce qu'ils faisaient ici aux "fous". Je frissonnais rien qu'en imaginant la chaise électrique qu'ils me présenteraient, où tant déjà avaient perdu la vie. Je secouais la tête pour me réveiller. Non, je ne pouvais, ne voulais pas la laisser faire ça ! Je m'approchais d'elle, et la regarda d'un air menaçant, sentant ma rage monter sous son petit air innocent.

-Ecoute moi bien toi ! Je n'aime pas promettre, mais là, que te jure que si tu viens a prononcer ne serait ce qu'un seul petit mot sur ma bipolarité, tu vas me le payer très cher ... Je rapprochais mon visage du sien pour qu'elle puisse bien imprimer mes mots dans son esprit. J'te jure que t'iras pleurer ta mère si je m'occupe de toi !

Je la regardais, lui lançant des éclairs. Elle parut choquée pendant quelques secondes, puis ni une ni deux, elle me colla un baffe retentissante sur la joue, qui me retourna la tête. Je restais sans bouger quelques minutes, pendant qu'elle m'insultait, me menaçant de plus belle. Une fois qu'elle eut finit, je retournais lentement la tête vers elle, un océan de haine dans les yeux. Je lui jetais le regard qui fait bien peur, qu'on ne pense possible que dans les films d'horreur. Encore un peu, et j'étais sûr que mes yeux seraient devenus rouges sous la fureur. Comment avait elle osé me toucher ?! Seulement oser, elle venait de faire la pire erreur de sa vie. Mes muscles se tendaient au fur et a mesure des secondes, encore un seul faux pas de sa part, et j'étais prêt a lui sauter dessus et a l'étriper. Surement que ma réaction était disproportionnée juste pour une baffe, mas c'était un des problèmes de la bipolarité. Mes émotions montaient et descendaient toujours à la vitesse d'un cheval au galop, et je ne pouvais jamais rien faire pour l'en empêcher. Je serrais les poings a un tel point que mes ongles se plantèrent dans ma chair.

-J'me fous bien de ta mère ! Et je n'ai pas besoin de la permission d'une petite salope comme toi pour parler de ce qui me chante !

Mes yeux étaient plantés dans les siens, et je ne me rendais même pas compte que tout le monde autours de nous s'étaient arrêté de parler pour nous regarder. J'eus un rire sarcastique quand elle me dit de bien surveiller les journaux qui allaient suivre. Qu'est ce qu'elle s'imaginait cette pauvre fille ?

-Tu crois au père noël toi ? Il doit avoir des centaines de bipolaires en Amérique, les journaux n'iraient jamais faire un article sur mec absolument inconnu, souffrant d'une maladie que pas mal de personnes ont déjà !

Je me mis à sourire en l'entendant m'insulter de salope, s'il pensait que cette insulte allait me toucher, il se plantait royalement. Beaucoup de types me donnaient ce qualificatif et cela me faisait bien rire en tant normal. Ce mec croyait sans doute toucher une corde sensible avec ce mot mais il n'en était rien bien au contraire.

- Tu apprendras, monsieur je me crois le plus fort, qu'on ne parle pas des gens qui ne peuvent pas se défendre et...aux dernières nouvelles, les morts en sont incapables !
Moi, une salope ? Tu es vraiment très doué pour avoir trouvé ma nature du premier coup !

Je grimaçais légèrement quand il se mit à rire puis fis un grand sourire à l'entente de sa tirade avant de me mettre à rire à mon tour. Sa réaction me fis penser que j'avais vraiment touché une corde sensible.

- Tu sais, pas besoin d'un article sur la bipolarité, juste une petite phrase sur un petit journal, ne serait ce que celui du lycée ou alors une petite phrase qui m'échappera dans une conversation... Possible qu'une grande majorité des gens s'en foutront mais quelques uns seront intéressés de savoir de qui il s'agît et...
C'est surtout ta réaction fasse à ces gens qui me fera jouir d'un plaisir sans précédent !
Sur ce, casse toi, monsieur le bipolaire !

J'avais prononcé cette dernière phrase à voix haute, histoire que quelques personnes entendent ce qu'il cherchait à cacher à tout le monde. Fière de moi, je me retournais, posais un billet sur le bar pour payer mes consommations et sortis du bar en rigolant, sans plus me soucier de ce mec.

Je ne pus retenir un rire, très provocateur lorsqu'elle m'informa que sa mère était morte. Elle pensait peut être que ça allait me stopper, m'étonner, ou au minimum, me stopper quelques secondes. Mais non. Elle pensait vraiment que j'allais éprouver un minimum de compassion pour elle, alors qu'elle ne sait pas ce que c'est la pire des choses. C'est d'appuyer soit même sur la détente du pistolet, celle qui mettra fin a la vie d'un proche, sans même le vouloir réellement. Putain de maladie, putain de cerveau qui ne fonctionnait pas bien. Je vivais avec ce constant remord sur le dos. Je lui jetais un regard rieur, et a la fois noir.

-Oooh, pauvre petite chérie, qui a perdu sa môman. J'me fiche bien de savoir si ta mère a été violée, écrasée, assassinée. J'me fiche bien de savoir si elle était avocate ou si c'était une pute, mais tout ce que je sais, c'est que la mort de ta mère a du être un délice comparé à la mort de la mienne, alors, ne t'emballe pas trop !

Je cherchais bien a la provoquer, a la pousser a bout, pour voir qu'elles étaient ses réactions. Je l'écoutais, la regardant de haut, mais me mordis la lèvre en entendant sa dernière phrase, et surtout sa sonorité. Je vis plusieurs personnes se retournèrent, et me fixèrent. Je l'aurais bien étripé, cette fille, mais pas devant toutes ces personnes. Je la regardais sortir la rage au ventre, me sentant mal. Même si j'avais toujours l'air bien, je portais mal cette maladie. J'avais l'impression d'être un fou, un mec pas normal, différent. Et tout ces gens qui me dévisageait ne m'aidaient pas. Soudain, j'entendis quelqu'un crier : "Hey ! Mais c'est le déglingué anglais qui a tué sa mère !", a partir de là, les discussions fusèrent, je vis certains prendre leur portable, pour appeler la police surement. Je sentis une colère vive monter en moi. Je me dirigeais, ou plutôt me précipitais vers la sortie du bar, et rattrapa cette petite salope, l'entrainant dans une ruelle assez sombre. Je plaquais ma main contre sa gorge.

-T'as voulus jouer, espèce de fille de pute, je te jure que tu vas souffrir maintenant. Plus que tout !

Je sortis une seringue de la poche de ma veste, la pointant devant son nez avec un sourire sadique. Je ne contrôlais absolument plus mes gestes.

-Tu sais ce que c'est, ça ?

J'avais une folle et furieuse envie de le frapper quand il se mit à rire et à parler de ma mère mais une envie encore plus forte apparut aussitôt, l'envie de la rejoindre et de quitter cette terre, cette terre où je me sentais de plus en plus mal. Je m'étais toujours dit que ma vie aurait été différente si j'avais eu ma mère près de moi. Je le fusillais du regard avant de l'entendre comparé la mort de ma mère avec celle de la sienne.

- Je suppose que toi au moins, tu as eu la chance de la voir et de vivre avec elle !

Je sortis rapidement du bar, ne voulant plus le voir, lui. Il m'avait rappelé tout ce que j'essayais d'oublier depuis de nombreuses années. J'entendis vaguement un type parler d'un fou qui avait tué sa mère mais ne tilta pas que ce pouvait être le type avec lequel je venais de me prendre la tête. Une fois dehors, je commençais à marcher lentement en sentant les yeux me piquer. Je ravalais mes larmes avant de sentir quelqu'un m'attraper le bras et m'entraîner dans une sombre ruelle. Je me rendis compte qu'il s'agissait du même type que tout à l'heure mais un truc dans son regard, dans sa façon d'être avait changé.

Je commençais par sourire quand il me parla puis le regarda fixement quand je le vis sortir une seringue de sa poche. Mon regard devint soudainement inquiet et une lueur de défi passa dans mon regard avant de le perdre à nouveau. J'imaginais qu'il n'irait jamais jusqu'au bout et que ce n'était qu'une menace en l'air.

- Tu n'oseras jamais !
Tu n'as pas assez de cran pour faire un truc pareil !

Je la regardais me parler laissant un petit sourire naître sur mon visage. Malgré le le fait que je me devais de la détester, je sentais que quelque chose en elle m'attirait. Surement le fait qu'elle me tienne tête, contrairement à toutes les autres personnes que je croisais. C'était la première à me regarder droit dans les yeux, et a me dire ce qu'elle pensait en face, sans détourner le regard. Et pour tout dire, ça me plaisait. Ouais, et pas qu'un peu. Je penchais légèrement la tête sur le côté, toujours avec mon sourire ironique coller aux lèvres, et mon regard amusé. A la fin de sa phrase, je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit, et n'en eus pas envie, quand elle quitta le bar. Tout aurait pu se finir là, si elle n'avait pas prononcé mon "handicap" si je puis dire, a haute voix. Puis tout s'enchaîna très vite. Les gens qui tournèrent la tête vers moi, puis ce mec qui cria ma vrai identité a travers la salle. Moi, en train de sortir de ce fichu bar avec une seule et unique envie : Ma venger de cette idiote qui venait peut être de me prédestiner à la chaise électrique. Je finis par la retrouver, et la plaqua contre le mur d'une ruelle. J'aurais voulu la transpercer d'un simple regard, un simple éclair sortant de mes yeux.

Ma rage devint encore plus noire lorsque je l'entendis. J'aurais aimé pouvoir la tuer, dans d'horribles souffrances, pour qu'elle paye de me parler comme ça. De m'avoir jeté dans un avenir de mort certaine. Je rapprochais encore plus visage de sien, avec un air de gosse qui n'a pas compris ce qu'on lui disait. Et lui doucement, calmement :

-Je n'ai pas assez de cran pour le faire ?...

A la suite de ces mots, me regard redevint noir, et je me mis a lui crier :

-JE N'AI PAS ASSEZ DE CRAN POUR LE FAIRE ?!

Suite à ces paroles, je levais la seringue, et la planta un grand coup dans son bras.

Je continuais de regarder le type dans les yeux, ne ressentant au premier abord aucune peur. J'aimais défier les gens et lui ne faisait pas partie des gens qui m'effrayaient jusqu'au moment où son regard changea carrément. Je compris à ce moment là qu'il ne faisait pas partie des gens qui lançaient des paroles en l'air. Je plongeais mon regard dans le sien, un regard implorant qui lui demandait de ne pas aller jusqu'au bout mais jamais de la vie, je n'aurais prononcé des mots pour le faire changer d'avis. Le fait qu'il ose aller jusqu'au bout de son idée me fit ressentir un truc différent mais je ne voulais pas le reconnaître.

Je le vis alors rapprocher la seringue de mon bras puis ferma les yeux au moment où il planta la seringue dans mon bras. Une larme, une seule larme s'échappa de mes yeux quand il appuya sur le piston et que je sentis le produit entrer dans mes veines. La seule personne a qui je songeais à ce moment là fut ma mère. Image vite remplacée par le type qui venait de m'injecter cette merde dans les veines.

Je rouvris les yeux au bout d'une petite minute puis m'écroula au sol en sentant le produit commencer à faire effet. Je relevais le regard pour le regarder en souriant, n'ayant plus conscience de ce que je faisais et d'où j'étais.